24 septembre 2023

50ème ANNIVERSAIRE DU COUP D'ÉTAT AU CHILI

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PHOTO 1971. Michael Mauney
—Time Life Pictures / Getty Images

1973 - 11 septembre - 2023
50ème anniversaire du coup d'État 
contre le président Salvador Allende
Les commémorations sont fastidieuses quand elles déroulent leur mécanique solennelle de discours et d’éloges, en revanche, quand elles restituent un héritage et éclairent notre présent, elles sont, non seulement utiles, mais nécessaires. C’est dans cette optique que nous commémorons aujourd’hui le cinquantième anniversaire du coup d'État au Chili qui a renversé le président socialiste Salvador Allende. 
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Allende est devant nous, à l’horizon de nos préoccupations les plus actuelles. Malgré les mutations du monde, nous sommes et restons allendistes, c’est-à-dire fidèles à une promesse politique que les années n’ont fait que raffermir.

Beaucoup de places, de rues, d’écoles dans le monde entier portent aujourd’hui son nom et nous nous en réjouissons. Mais il est à craindre que, pour les générations futures, son action politique ne soit réduite aux lieux communs qui résument une époque : «socialisme», «révolution», «intervention américaine», «coup d’état». La célébration des cinquante-trois ans de l'Unité Populaire devrait nous permettre de retrouver, à travers cette foule de clichés, la singularité du message de Salvador Allende.

Chili, 1970. Un petit pays du bout du monde va susciter l’intérêt, la curiosité et l’admiration du monde entier. À la tête d’une coalition de forces de gauche, l’Unité populaire, Allende vient d’accéder au pouvoir pour réaliser un programme politique jamais vu : l’instauration progressive d’un modèle socialiste dans le cadre démocratique. Le projet est révolutionnaire, dans le sens le plus noble du mot, c’est-à-dire parfaitement nouveau. C’est «la voie chilienne au socialisme». Pas d’armes, pas de dictature, pas de soumission ; les urnes, la conscience politique du peuple, les lois. Les leçons du stalinisme semblent avoir été tirées, la guérilla comme alternative politique écartée, Allende n’avance pas en théoricien, ni en aventurier, il connaît son pays, il a été de toutes les luttes, il a derrière lui des vieux partis avec une profonde assise populaire. Son objectif est clair et peut se résumer en un mot : plus de justice sociale. La commotion sera terrible, l’opposition féroce, un grand pays comme les États-Unis sentira très vite grandir la menace et mettra tout en œuvre pour l’abolir. Nous connaissons la suite. Allende mourra dans le Palais de la Moneda, pour faire comprendre aux générations futures, qu’entre la démocratie qu’il incarne et l’état d’exception qui va se mettre en place il ne saurait y avoir de continuité, mais crime, imposture et ignominie.

Le XXème siècle compte peu d’hommes politiques qui incarnent un projet d’avenir, Allende est l’un d’eux.

MC

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20 septembre 2023

CINQUANTE ANS APRÈS LE COUP D’ÉTAT AU CHILI, PÉRIGUEUX N’OUBLIE PAS

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LE RÉALISATEUR RODRIGO LITORRIAGA, AVEC SES AMIES CHILIENNES
ET UNE REPRÉSENTANTE DE LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME,
DEVANT LA FRESQUE LATINO-AMÉRICAINE
DE LA MÉDIATHÈQUE PIERRE-FANLAC.
PHOTO HÉLÈNE RIETSCH

Cinquante ans après le coup d’État au Chili, Périgueux n’oublie pas/ Soutenus par la Ligue des droits de l’Homme, plusieurs Périgordins du Chili organisent vendredi 22 septembre une soirée hommage pour parler du Chili à l’espace Aragon « et rester en alerte »

Par Hélène Rietsch

« Il nous fallait commémorer les 50 ans du coup d’État militaire au Chili. Il est difficile encore aujourd’hui de casser le pacte du silence des militaires », témoigne Rodrigo Litorriaga, réalisateur d’origine chilienne, installé depuis un an et demi en Périgord. On lui doit le Toumaï festival, festival de cinéma jeune public à Périgueux.

LE CHILI, CINQUANTE ANS APRÈS LE COUP D´ÉTAT

Droits de l’Homme

Avec l’appui de l’antenne de la Ligue des droits de l’Homme et de plusieurs amies chiliennes, il organise une soirée pour « rester en alerte », à l’heure où sept ex-soldats ont été définitivement condamnés pour l’assassinat du chanteur Victor Jara.

ILLUSTRATION KATIA ODARTCHENKO

► À lire aussi :     50ème ANNIVERSAIRE DU COUP D'ÉTAT AU CHILI

À partir de 18 h 30, vendredi 22 septembre, on pourra voir à l’espace Aragon (1) deux courts métrages, « Septembre chilien », sur la junte chilienne après le coup d’État de 1973, et un extrait de « On vous parle du Chili », de Miguel Littin et Chris Marker, où l’écrivain et philosophe Régis Debray, qui fut engagé au côté de Che Guevara, interviewe Salvador Allende. Le public sera également invité à découvrir quelques photos prêtées par l’Institut Cervantès de Bordeaux.

« L’impact du coup d’État sur les familles est toujours là. Elles vivent la distance, la séparation. Le Chili reste dans nos cœurs », témoigne Paula Becker, agricultrice d’origine chilienne, depuis vingt ans en Dordogne.


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DESSIN PATRICIO PALOMO
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19 septembre 2023

HOMMAGE À SALVADOR ALLENDE

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APRÈS AVOIR ÉTÉ NOMMÉ COMMANDANT EN CHEF DE L'ARMÉE
CHILIENNE PAR LE PRÉSIDENT SALVADOR ALLENDE,
AUGUSTO PINOCHET (À GAUCHE) POSE AVEC CE DERNIER,
LE 23 AOÛT 1973 À SANTIAGO. TROIS SEMAINES APRÈS,
LE COUP D'ÉTAT DU GÉNÉRAL RENVERSERA
ALLENDE ET ENTRAÎNERA SA MORT.   
PHOTO AFP
CHRONIQUE/ Hommage à Salvador Allende/ 
Logo Hebdo La Vie
À l’occasion de la commémoration au Chili des 50 ans du coup d’État du général Pinochet, notre chroniqueur revient sur les événements du 11 septembre 1973. Et évoque la mémoire du Président chilien et sa tentative de faire surgir une société socialiste.

Par Gaël Brustier, politologue et essayiste

Il y a 50 ans, le complot d’Augusto Pinochet aboutissait au massacre de milliers de Chiliens. Son plan était simple : mener par une armée formée « à la prussienne » une guerre d’extermination des élites de gauche de son pays, lancer une politique économique néolibérale et changer le sens commun dans la société chilienne.

ILLUSTRATION KATIA ODARTCHENKO

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Pendant de nombreux jours, la junte a massacré l’élite politique de la gauche chilienne. D’abord au palais de la Moneda, où le Président Salvador Allende suicidé, tôt, le 11 septembre 1973, après son ami Augusto Olivarès, le « premier » mort du palais de la Moneda. Leur suicide exprimait d’abord le refus d’être abattu par la junte et se voulait la preuve leur volonté implacable. Leur décès a échappé à Pinochet et à ses sbires.

Mille, c’est le nombre de jours de pouvoir de Salvador Allende. Élu à l’arraché face à Jorge Alessandri et Radomiro Tomić, Allende rassemble un front d’unité populaire…. Ce dernier comprend notamment le Parti communiste, le Parti socialiste et les chrétiens de gauche (le Mouvement d’action populaire unitaire, Mapu). Tous paieront leur volonté de changement. Tous, dans ce pays long de 4 000 km, à la suite d’Allende, arpenteront le sol chilien, se donneront totalement pour faire surgir une société socialiste. Là était leur crime.

Le dernier avion qui décolle, le lendemain du 11 septembre, envoyé par le Mexique, sauve quelques vies. Les militaires veulent avoir entre leurs mains ceux qu’ils jugent dangereux. Dans la ville, tortures et exécutions sommaires se succèdent. Le film de Costa-Gavras Missing témoigne du crime de masse commis pendant ces journées. La fin de Pablo Neruda, le déchaînement de haine contre Víctor Jara, le grand chanteur chilien, témoignent de l’ampleur du crime.

PATRIA, LP, ALBUM, DICAP 2 C 068-9828

[ Pour écouter cliquez ICI ! ]

«VALSE DE COLOMBES» MUSIQUE EDUARDO CARRASCO,
ARRANGEMENTS QUILAPAYÚN CE TITRE EST EXTRAIT
DE L' ALBUM «PATRIA» PARU 1976 EN FRANCE.

France, terre d’asile des exilés chiliens

En France, l’organisation de l’accueil passe par les communes communistes et socialistes. La Valse de Colombes, du célèbre groupe des Quilapayún, rend hommage à cet accueil. Car, l’arrivée des exilés chiliens ne saurait se réduire à un simple accueil de réfugiés. Elle est un enrichissement culturel incomparable. Les disques des « Quilas » (ou Quilapayún), leur présence sur les scènes de l’Hexagone, les films de Patricio Guzmán, tout cela fait partie du patrimoine français.

Cinquante ans ont passé : il reste à méditer le dernier discours d’Allende, flétrissant « la félonie, la lâcheté et la trahison ». Le Chili est une leçon de vie pour la France.

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DESSIN PATRICIO PALOMO
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11 septembre 2023

50 ANS APRÈS, SEPTÈMES SE SOUVIENT D’ALLENDE

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PHOTO LA MARSEILLAISE

50 ans après, Septèmes se souvient d’Allende/ André Molino, maire de Septèmes-les-Vallons et des élus communistes et socialistes, ont rendu hommage au président chilien renversé par le coup d’État de Pinochet le 11 septembre 1973. / LA MARSEILLAISE /SEPTÈMES-LES-VALLONS / Vibrante cérémonie à Septèmes-les-Vallons, dédiée à Salvador Allende et à travers lui à l’Unité populaire, ce rassemblement qui regroupait, au Chili, socialistes, communistes et gauche chrétienne, renversé par le putsch de Pinochet, 50 ans plus tôt.

La Marseillaise

PHOTO LA MARSEILLAISE

«Un coup d’État organisé par les forces les plus réactionnaires du Chili avec l’aide active de Washington faisait tomber le gouvernement de l’Unité populaire présidé par Salvador Allende. Ce sont les classes dominantes qui ont décidé du coup d’État qui a coûté la vie au président Salvador Allende, et à des milliers de militants et de simples citoyens soupçonnés d’être attachés aux idées de progrès », rappelle André Molino, maire communiste de la commune.

PHOTO LA MARSEILLAISE

Avant de fleurir la plaque de la place Salvador-Allende « mort les armes à la main pour la défense de la démocratie », il énumère les objectifs politiques de l’Unité populaire, aujourd’hui repris par de nombreux mouvement de la gauche latino-américaine : «Démocratie de participation populaire, réforme agraire d’ampleur, nationalisation des ressources naturelles au service du développement social, droits nouveaux pour les travailleurs et pour les peuples indigènes... »

ILLUSTRATION KATIA ODARTCHENKO

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« Jamais vous n’arrêterez le printemps »

Jérémy Martinez, membre de la direction fédérale du PS 13 et élu septémois souligne « l’horreur » du régime de Pinochet après l’écrasement du gouvernement démocratique : « La suite nous la connaissons, le coup d’État, la dictature militaire, les prisonniers, les torturés, les déplacés, les disparus... jetés d’hélicoptères en plein vol dans l’océan pacifique qui portait bien mal son nom en cette période. »

PHOTO LA MARSEILLAISE

Audrey Cermolacce, élue septémoise et membre du conseil national du PCF, a quant à elle, appelé à prolonger la lutte pour « l’emporter sur les logiques de profits et de domination de quelques-uns au détriment du plus grand nombre et de l’intérêt général » en citant le poète chilien Pablo Neruda : « Vous pouvez détruire toutes les fleurs, mais vous ne pourrez jamais arrêter le printemps. »


ANDRÉ MOLINO BOUCHES-DU-RHÔNE LA MARSEILLAISE POLITIQUE SEPTÈMES-LES-VALLONS


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DESSIN PATRICIO PALOMO
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