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Le Chili a commémoré vendredi le 47ème anniversaire du coup d'État contre le président Salvador Allende, près d'un an après le déclenchement d'une vague de contestation sociale inédite depuis trente ans et à un mois d'un référendum historique. Une centaine de personnes, des militants de gauche et des familles de victimes de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), se sont rassemblées pour rendre hommage au président socialiste (1908-1973), renversé le 11 septembre 1973 par un coup d'Etat militaire.
PHOTO MARTIN BERNETTI / AFP |
La commémoration a lieu tous les ans en mémoire des 3200 morts et disparus de la dictature, ainsi que des 38.000 personnes torturées pendant cette période. Cette année, en raison de la pandémie de coronavirus, le nombre de participants était limité. «Le meilleur hommage qu'on puisse rendre à ceux qui ont donné leur vie pour la cause démocratique, comme le président Salvador Allende, c'est de travailler ensemble pour la victoire du oui au référendum du 25 octobre», a déclaré devant la presse le président du Parti socialiste, Alvaro Elizalde. À cette date, plus de 14 millions de Chiliens seront appelés à se prononcer pour ou contre la rédaction d'une nouvelle Constitution en remplacement de l'actuelle, votée en 1980, en plein régime militaire d'Augusto Pinochet.
«C'est une année pleine d'espérance, plus difficile» en raison de la pandémie de coronavirus, «mais remplie de possibilités de changements réels. C'est la première fois dans l'histoire du pays que nous avons la possibilité d'en finir avec cette Constitution pinochiste», a déclaré à l'AFP Lorena Pizarro, présidente de l'Association des familles de détenus disparus. Dans un message depuis le palais présidentiel de La Moneda, bombardé lors du coup d'État et où Salvador Allende avait fini par se donner la mort, le président conservateur Sebastian Piñera a appelé à «l'unité, la paix, le dialogue» et enjoint aux Chiliens de participer au référendum.
Parallèlement, des affrontements ont eu lieu entre une cinquantaine de manifestants et la police à l'entrée du cimetière général de Santiago, où se trouve le mémorial aux victimes de la dictature, point d'arrivée de la manifestation. Des appels ont aussi été lancés pour un rassemblement Plaza Italia à Santiago, épicentre de la contestation sociale contre les inégalités qui avait secoué le pays latino-américain à partir du 18 octobre 2019 et conduit les partis politiques à un accord historique en faveur d'un référendum sur la Constitution.
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